La précarité énergétique dans laquelle beaucoup de familles françaises vivent, pose aujourd’hui, la problématique de l’efficacité des systèmes énergétiques domestiques. Avec l’augmentation sans cesse croissante des prix de l’énergie, le problème se pose avec autant plus d’acuité, si l’on considère le caractère extrême des saisons (fortes chaleurs en été et vagues de froid en hiver). La création de dispositifs incitatifs à la rénovation énergétique ne suffit pas, à elle seule, à juguler le problème. Encore faudrait-il que les installations d’isolation thermique soient faites de sorte à limiter, ou éliminer, les transferts d’énergie occasionnant les déperditions. Comment s’y prendre en lançant des travaux de rénovation énergétique ? C’est ce que nous verrons dans les lignes suivantes…
Repérer les niveaux de déperdition énergétique
C’est le premier travail à faire, avec au besoin l’aide d’un spécialiste. En effet, les différentes parties de la maison ne contribuent pas toutes de la même façon aux transferts d’énergie. Les toits et combles, par exemple, participent pour 20 à 30 % des déperditions. Il y a donc, à ces niveaux, beaucoup à gagner en posant des isolants thermiques. Les murs quant à eux (en particulier les murs nord et ouest) sont responsables de 25 % des déperditions. Les sols eux contribuent pour 7 % des pertes d’énergies, tandis que les ponts thermiques (intersection entre murs et sol, portes et fenêtres) causent environ 5 % de ces pertes. Ce pourcentage peut paraître faible, mais rapporté au montant de la facture d’énergie, il représente beaucoup. D’où l’importance de limiter ces transferts d’énergie.
Le choix des bons matériaux
Une bonne isolation thermique de la maison commence par le choix des bons matériaux. Pour le cas des ponts thermiques responsables des transferts énergétiques, cette étape est d’autant plus cruciale. L’élément le plus important à considérer dans ces cas est la valeur R du matériau. C’est celle qui vous indique l’isolation thermique du matériau en question. Plus cette valeur élevée, mieux c’est. En faisant une simulation avec un spécialiste, on peut évaluer le niveau K indiquant la valeur d’isolation de la maison. L’isolation thermique de la maison est d’autant plus élevée que son niveau K est bas. Les logements modernes construits en tenant compte de cet impératif ont en général un niveau K de 55.
Que gagnez-vous en limitant les transferts d’énergie ?
Le gain découlant de la l’élimination des déperditions d’énergie à la maison se situe à plusieurs niveaux. D’abord, en termes de confort, on est bien mieux dans une maison chauffée ou à la température douce, selon que l’on soit en hiver ou en été. Bien plus évident, le gain économique est certain, puisqu’en limitant sa consommation énergétique, on diminue de facto le montant de ses factures. Pour aller plus loin, une rénovation énergétique a aussi un impact sur l’équilibre de la planète. En limitant ses besoins, on réduit la consommation des ressources naturelles et l’utilisation des énergies fossiles. Ce qui améliore la qualité de vie, en limitant les émissions de carbone, préservant la planète pour les générations futures.
Les priorités en matière d’isolation
S’il est important de ne rien négliger en isolant sa maison, il est surtout impérieux de s’appesantir sur les endroits où l’énergie se transfère le plus facilement. En la matière, les toits et les combles sont les champions des déperditions énergétiques. Véritables ponts thermiques, ils sont très souvent négligés. Le problème c’est qu’on a beau isoler les murs, cela revient presque à zéro si on laisse ces ponts thermiques intacts. Le toit, les ouvertures de portes et fenêtres et les greniers doivent tous aussi faire l’objet de rénovation thermique. En isolant le grenier par exemple, on a la possibilité de créer une nouvelle pièce de vie dans la maison. Les portes et fenêtres isolées, quant à elles, améliorent le confort de vie, tout en apportant l’isolation acoustique nécessaire.
La pose des isolants en pratique
On se demande souvent s’il est préférable de poser une isolation externe ou interne. À vrai dire, tout dépend de comment les choses se présentent. Chaque type d’isolation a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, l’isolation externe permet de conserver les volumes des pièces, et donc n’empiète pas sur l’espace. Par contre, elle peut changer l’esthétique de la maison (surtout au niveau de la toiture). En général, on profitera d’un ravalement de façade pour effectuer ce type de travaux. Toutefois, l’isolation interne est généralement plus conseillée. C’est ce qui se rencontre le plus en France. En plus d’être éligible aux aides financières, elle est d’un faible coût et se pose facilement.
Quels prix pour l’isolation thermique ?
Ils varient en fonction des parties de la maison à isoler, selon qu’il s’agisse de dalle en béton, de murs ou de toitures. C’est pourquoi on recommande de prendre l’avis d’un spécialiste, après avoir reçu des devis. Pour les dalles en béton, le matériau d’utilisation courante est le polystyrène. Selon la norme 2002 RT, ce matériau devrait être utilisé en expansé, avec une épaisseur de 15 cm, sous la dalle. Le prix moyen est d’environ 6O euros TTC/m². La laine de verre est quant à elle pour l’isolation des murs et des toitures. L’épaisseur recommandée est de 14.5 cm, pour les murs, pour un prix moyen tournant autour de 17 euros HT/m². S’agissant des toits, l’épaisseur recommandée est de 30 cm, pour un prix oscillant en 13 euros HT/m² et 19 euros HT/m².
Quelques conseils pratiques
Sachez que le fait de doubler les épaisseurs recommandées n’apporte pas forcément une meilleure isolation à votre maison. Il n’existe pas de rapport de proportionnalité entre l’épaisseur de l’isolant et l’efficacité énergétique. Pour effectuer vos travaux, n’hésitez pas à avoir à recours à un spécialiste, détenteur de la certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). En faisant appel à un artisan, assurez-vous qu’il vous délivre une garantie décennale pour les travaux qu’il aura à réaliser. De même, portez une attention particulière sur les devis qui vous sont proposés, si votre isolation a plus de 10 ans. Il est d’usage que l’artisan se charge du retrait des anciens isolants, vous évitant une double peine.